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Et. Balzac > Histoire Balzac > 68-88
L’ensemble des autres problèmes auxquels la direction aura à faire face ne sont pas spécifiquement balzaciens ou tout du moins débordent son cadre.
Tout d’abord si le règne des économies budgétaires a débuté avant 1974, la crise économique qui s’affirme à cette époque va augmenter le phénomène. S’il ne touche pas le personnel enseignant trop durement, (les près de 200 professeurs des années 74 pourront se maintenir par suite des mesures nouvelles d’allégement des effectifs de classes) par contre les budgets de fonctionnement sont rognés et le nombre du personnel de maintenance diminue. Monsieur Alloyer, dès sa première rentrée peut en faire la triste expérience, la piscine, dernière construction en dur est achevée pour la rentrée 1974, mais elle est inutilisable faute de crédits pour le chauffage.
France soir, le mardi 8 octobre 1974
Le deuxième problème consiste dans la baisse graduelle des effectifs de l’établissement. Des éléments de réponses peuvent être trouvés dans la baisse de la population des quartiers proches (de 1968 à 1982, les Epinettes perdent 15000 hab., les Batignolles 9000 hab., la crise industrielle frappe de plein fouet Clichy) ainsi que l’image négative du lycée «rouge» que l’on continue de véhiculer. Mais il faut ajouter à partir de 1976 un phénomène extérieur qui a déstabilisé de manière durable Honoré de Balzac, la rupture officielle, pour le recrutement des élèves, de Paris et de la banlieue. Jusqu’en 1972, Paris et la proche banlieue faisaient partie de la même circonscription scolaire, l’Académie de Paris. A partir de cette date, prenant pour toile de fond le nouveau découpage départemental de la région parisienne des années 1960, sont crées 3 Académies, les Académie de Paris, Versailles et Créteil. L’Académie de Paris ne correspond plus désormais qu’à Paris « intra-muros», Clichy et l’ouest de la banlieue dépendent de l’Académie de Versailles et Saint-Ouen regarde vers l’Est, faisant partie de l’Académie de Créteil. Jusqu’en 1975, les incidences sont faibles, mais à partir de la réforme Haby du «collège unique» qui s’accompagne à Clichy de l’ouverture du collège Jean Macé et la transformation du CEG Jean Jaurès en collège, l’Académie de Versailles refuse aux élèves de Clichy, l’accès à Balzac, situé sur une autre Académie. La nouvelle sectorisation va vider l’établissement d’une partie de sa substance.
Conseil d'administration de la rentrée 1977 ( extrait)
Ainsi, après avoir détruit les anciennes fortifications qui étouffaient Paris au début de ce siècle et réuni de nouveau Paris et ses abords, les années 1965- 1975 ont établit de nouvelles barrières : le périphérique dont les abords furent peu soignés dans notre secteur d’une part et pour le lycée, de nouvelles contraintes de recrutement. Des élèves de Clichy continuèrent néanmoins pendant longtemps d’être accueillis, mais après dérogation dont l’obtention ne fut possible que pour les initiés.
La réforme Haby, sur Paris même, allait conduire également à réduire le recrutement. Le secteur initial composé des quartiers des Batigolles et des Epinettes à l'Est du XVIIème arrondissement de Paris se réduisit comme peau de chagrin. Le nouveau secteur du collège fut composé de la seule frange nord de ces deux quartiers auquel on ajouta, le quartier des Grandes Carrières, plus à l’Est dans le XVIIIème arrondissement. Ce nouveau secteur, si il réduisit le nombre d’élèves, eu aussi pour effet de diminuer, à long terme, le brassage social qui avait caractérisé Balzac depuis sa création, les catégories sociales représentés étant en majorité populaires. Le lycée, par contre, continua longtemps encore à perpétuer ce brassage.
Des classes des années 1974 - 1978
D’un point de vue purement pédagogique, ces années 1974 – 1978 correspondent à l’apparition éphémère de ce qui fut appelé «les 10%», imposés par l’administration de l’Education Nationale. Ce pourcentage du temps scolaire devait être utilisé pour des activités ouvertes sur l’extérieur. Imposés dans certains établissements à tous, le plus souvent sous forme de journées banalisées, à H. de Balzac la démarche fut plus souple, il n’y eut pas d’organisation générale et le Conseil d’Administration donna aux enseignants la liberté d’y participer ou non. Ainsi les initiatives furent ponctuelles.
Témoignage
Cette époque correspond également à une intense activité du «groupe femmes» né dès 1968, pour défendre la contraception et l’avortement, alors que les circulaires ministérielles poussent à l’introduction de l’éducation sexuelle dans le cadre des cours. Ce groupe particulièrement impliqué participe également aux activités théâtre qui continuent.
Témoignage de Pierre Claude élève à Balzac ( suite)
Pour un clown
Durant l’année scolaire 1977 – 1978 était prise la décision de scinder le Lycée H. d Balzac en deux entités, collège et lycée avec deux directions séparées. Les autres grands lycées parisiens n’étaient pas touchés par cette mesure. Dès cette année se déroulent pour la première fois deux Conseils d’administration séparés présidés par Monsieur Alloyer. Le Proviseur y conteste le projet qu’il trouve irréalisable en raison de l’imbrication des bâtiments. N’obtenant pas satisfaction, il quitte la Direction de Balzac en fin d’année scolaire. Son témoignage en 1994 montre que son départ est effectivement lié à la séparation collège - lycée programmée…
L'établissement en 1977
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