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N. Balzac

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1955 - 1967 : L E LYCEE HONORE DE BALZAC


1955 : NAISSANCE DU LYCEE « HONORE DE BALZAC»



A la rentrée scolaire 1955, une nouvelle directrice -censeur est nommée, Mme Coquart. La même année, l'annexe Bessières devient autonome sous le nom de lycée Honoré de Balzac. La nouvelle directrice, agrégée de lettres classiques, spécialiste de grec et de russe, est une petite femme qui approche de la cinquantaine, mince, aux cheveux blonds, d'allure jeune. Son autorité et son dynamisme vont entraîner le lycée vers une apogée. Mme Coquart réside d'abord dans des appartements provisoires à l'extrême ouest de l'aile courbe jusqu'à ce que son appartement de fonction soit prêt au-dessus du bâtiment central.



Madame Coquart dans son bureau




Quelle impression pouvait donner le lycée en 1955 à ceux qui le découvraient? Un écrivain, Guy Verdot, dont la fille Dominique fut élève à Honoré de Balzac a pris pour toile de fond de son roman en 1955, "Monsieur avec enfant", le lycée de sa fille. L'histoire décrit la première année de sixième d'une petite fille, Dominique, que son père élève seul.
Le jour de la rentrée est raconté et quelques phrases clefs résument Balzac C’est une «belle boite», une citadelle assyrienne sortie de la «zone», l’ennui c’est qu’elle se réduit à ses parois ; les préfabriqués sont des «cages à poules»; le palais d’Assourbanipal retentit des coup de marteaux des ouvriers.




Extraits

du livre de

Guy Verdot



VERS PLUS DE 3200 ELEVES



En 1955 à l'arrivée de Mme Coquart, l'établissement entièrement féminin, comptait près de 1500 élèves. Dès la rentrée 1956, le lycée accueille des garçons, alors que la partie Est des bâtiments qui leur est destinée dans le projet initial n'est pas encore construit. Ils sont installés dans de nouveaux préfabriqués installés près du bâtiment central. Mme Coquart , outre la direction du lycée de filles, prend celle du lycée de garçons.

Le nombre d'élèves des sixièmes et des cinquièmes est ainsi très fort de 1956 à 1958. L'ouverture de l'établissement Stéphane Mallarmé, dans le quartier des Epinettes, explique sans doute le soudain tassement des effectifs des petites classes à la rentrée 1958. Mais la montée des élèves précédemment admis se poursuit, et l'année scolaire 1963-1964 correspond à l'apogée des effectifs qui dépassent largement plus de 3000 élèves, record de Paris. Ensuite, on assiste à une baisse du nombre des élèves qu'il faut sans doute mettre en rapport avec le reflux démographique accentué des quartiers alentours : alors qu'en 1962 les Epinettes compte 63383 hab, en 1968 le chiffre de population n'est plus que de 60617 hab.; de même, les Batignolles continuent de décroître et passent dans le même temps de 54132 hab. à 50219 hab..

Dès 1961 ont été créées des classes préparatoires aux Grandes Ecoles : d'abord des classes scientifiques puis, en 1964, des classes littéraires.
En 1965, apparaissent les premières classes techniques qui préparent au baccalauréat technique ou au brevet de technicien.
A la fin des années 50, dans un nouveau préfabriqué près des Chalosses, est venue s'installer le Centre de Formation des Professeurs de Travaux Manuels, "le fief de Mme bataillon", en attendant la construction de locaux à l'Est du lycée Honoré de Balzac.




Dans ce vaste établissement à l'échelle d'une ville, cohabitent des élèves de tous les horizons sociaux et spatiaux. Des échantillons de dossiers d'élèves de cette époque montrent que toutes les catégories sociales sont représentées depuis les enfants d'ouvriers, d'employés jusqu'au cadres supérieurs, professions libérales et patrons d'entreprises. Le lycée Honoré de Balzac est bien représentatif des établissements périphériques de l'après-guerre qui diffèrent des établissement classiques de centre de Paris. Ainsi, une thèse de doctorat d'Annie Cohen de 1973 démontre que si, au Lycée Louis le Grand dans les années 60, la catégorie socio - professionnelle des parents est à 66,4% celle des professions libérales, par contre dans les établissement, tel Balzac, elle ne représente plus que 24% ; à l'inverse, les ouvriers, contremaîtres, totalisent 22,% à la périphérie et seulement 2,1%à Louis le Grand.
De même, si une grande partie des élèves est issue des alentours, Epinettes, Batignolles, Clichy ; le lycée recrute bien plus loin, des banlieue ouvrières du nord, aux quartiers bourgeois de l'Ouest. Cet immense lycée -creuset de Paris apparaît tel un symbole d'un monde plus ouvert et fraternel.




PASSAGE A LA MIXITE



Les grands lycées parisiens traditionnels sont restés jusqu'en 1968, lycée de filles ou de garçons. Alors qu'en banlieue et en province les nouveaux établissements, des années 1950 et 60, s'engageaient vers la mixité, à Paris ce phénomène resta marginal et surtout réservé aux établissements périphériques, tel le lycée Paul Valéry à la Porte Dorée, dans le X11éme arrondissement et le Lycée Honoré de Balzac.

Le passage à la mixité se fit graduellement au lycée Honoré de Balzac et longtemps l'établissement garda l'aspect plus d'un lycée féminin que d'un lycée mixte.
En 1956-1957 garçons et filles sont séparés. A la rentrée 1957 on trouve une première ébauche de mixité en sixième, mais les autres classes restent séparées et les classes de filles dominent largement. Même chose l'année suivante, si ce n'est que d'autres niveaux sont touchés par ce phénomène. On trouve paradoxalement encore des classes de garçons regroupées et, dans certaines classes, un où deux garçons vont se perdre au milieu d'une marée féminine, ceci sans doute en fonction des options. Il faudra près d'une dizaine d'années pour que les effectifs féminins et masculins s équilibrent à peu près, et encore... En 1966-67, le passage à la mixité est dans le principe bien établi, même si des exceptions demeurent et si les filles restent majoritaires.

Pour les classes préparatoires qui naissent dès 1961, la mixité est immédiatement établie.

Témoignage




Année 1957 - 1958
photos
devant les Challoz

L'année de la "mixité", j'avais une classe de 2eA (latin-grec) de 40 filles et 3 gançons, perdus et mal à l'aise, qui se serraient au premier rang pour ne pas voir la classe féminine qui les submergeait.
Des collègues masculins ont alors demandé leur mutation (on changeait leur statut). Les premiers gançons étaient souvent des frères de filles du lycée, inscrits là par commodité.
Yvette Delagne.



1958-1959
: photos devant le bâtiment dur en courbe




1962 - 1963
Les collégiens devant le bâtiment courbe en dur
Les lycéens devant la palissade de l'établissement en travaux

1966-1967
Classes de collège à l'extérieur
Classes de lycée à l'intérieur



Les classes préparatoires
1962 -1963



Si l'innovation se traduit par ce lent cheminement vers la mixité, par contre le lycée Honoré de Balzac reste comme tout les grands lycées de l'époque attaché au port de la blouse marquée sur la poitrine de son nom et de sa classe. Une semaine sur deux, les filles ont une blouse de nylon beige alors que les garçons en portent une gris - atelier en coton ; la semaine suivante, les filles sont revêtue d'une blouse de nylon bleu - ciel et les garçons en ont une blanche en coton épais. Ces blouses restent dans les vestiaires du lycée, le soir, durant la semaine.
Dans les classes mixtes, un rituel préside à l'entrée en cours : les filles se rangent à gauche de la porte le long de la classe alors que les garçons se rangent du côté droit ; les filles rentrent d'abord, puis les garçons et en dernier le professeur.








Les blouses :
Nom et classe
inscrits




L'époque
Des filles en jupes
Des garçons en pardessus



Suite de la partie
1955 - 1967 : LE LYCCE HONORE DE BALZAC

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